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La méthode BISOU : 5 questions pour éviter de surconsommer

Le mois dernier, j’ai lu « L’abus de consommation responsable rend heureux ! » de Marie Duboin du blog La salade à tout et Herveline Giraudeau. Le ton est joyeux, pétillant et bourré d’humour. J’ai eu l’impression d’être avec deux copines. Au delà de cette écriture décalée, elles mettent en avant une vraie philosophie : la méthode BISOU pour consommer responsable.

Je l’ai moi même mise en pratique à de nombreuses fois et je la trouve géniale. Elle est d’autant plus d’actualités en ce moment puisque nos achats sont restreints. C’est le moment idéal pour prendre du recul et l’appliquer.

Qu’est ce que la méthode BISOU ?

B pour Besoin

La première question à se poser n’est pas « En ai je vraiment besoin ? » mais plutôt « A quel besoin cet achat répond il chez moi ?« .

Lorsque l’on parle de besoin ce n’est pas matériel mais affectif. Le marketing joue sur nos besoins (protection, stabilité, estime…) et appuie sur nos peurs pour nous créer de faux besoins et nous vendre des objets divers et variés.

Il y a quelques années, mon exutoire préféré après une semaine compliquée était le shopping. Mes samedis après-midi étaient dédiés aux centres commerciaux et dévaliser Zara, H&M, Mango, Primark… était pour moi « the best therapy ever ».

En apprenant à minimaliser (pour les fringues je vous en parle ici), j’ai compris que ce qui m’enrichissait n’était pas l’accumulation d’objets mais les moments. Qu’être à la pointe de la mode ne remplirait jamais mon besoin d’acceptation (par les autres). Par contre, méditer et travailler sur moi oui car je m’accepte moi même. Depuis que j’ai appris à m’écouter et prendre du temps pour moi et je ressens beaucoup moins le besoin irrépressible de dépenser.

I pour Immédiateté

« Ai je besoin de cet objet tout de suite ? »

Le marketing fait tout pour nous pousser à l’achat compulsif par le biais de promotions, soldes, ventes flash, codes promo… avec toujours une date limite pour profiter de cette offre. Cette immédiateté nous plonge dans un sentiment d’urgence. Combien de fois, je n’ai pas réfléchi, voulant profiter à tout prix de la « bonne affaire » et j’ai mis la main au porte monnaie sans réfléchir.

Même encore aujourd’hui, cela m’arrive de ressentir cette urgence. C’est devenu un signal d’alerte chez moi. Je comprends qu’il est temps de prendre du recul et d’appliquer la méthode BISOU.

La meilleure technique pour ne plus être un pigeon est de différer son achat de 15 jours et souvent on s’aperçoit que finalement non, on en a plus envie. En cette période, cela est même forcé. Je me plais à rêver que quand tout sera fini, nous serons tous des pro de la méthode BISOU.

Je ne dis pas que les soldes ou le « black friday » sont complètement mauvais. Lorsque l’on a un petit budget, cela peut être l’occasion de faire quelques économies. Si, encore une fois, on a réfléchi à son achat (et ses réels besoins) en amont.

S pour Semblable

« Ai je un objet semblable qui fait l’affaire?« 

Si on multiplie les objets similaires c’est peut être qu’un besoin en amont n’est pas comblé. Je n’ai malheureusement pas de solution miracle pour connaître ses besoins à part s’écouter et apprendre à se connaître.

Une bonne piste pour aider sur ce chemin est le minimalisme. Le minimalisme permet de désencombrer son esprit, sa maison (et ses relations) et ne garder que ce qui nous rend vraiment heureux.

Des lectures pour aider à minimaliser :

  • « La magie du rangement » de Marie Kondo
  • « En as tu vraiment besoin ? » de Pierre Yves McSween
  • « Arrêtez de surconsommer » et « L’abus de consommation responsable rend heureux ! » (le livre qui m’a appris la méthode BISOU) de Marie Duboin et Herveline Giraudeau

O pour Origine

« Quelle est l’origine du produit ? Ou a t il été fabriqué ? Par qui ? Dans quelles conditions ? D’où viennent les matières premières ?« 

En matière de consommation, il y a toujours quelqu’un qui paye. La logique voudrait que ce soit le client qui paie pour une prestation ou un objet de qualité. Malheureusement, à l’heure du discount, c’est plutôt notre planète Terre et les humains qui sont nés du « mauvais » côté de l’hémisphère qui casquent pour notre surconsommation.

Si vous lisez ce blog, c’est que vous cherchez probablement à adopter un mode de vie plus responsable et plus durable.

Diminuer sa consommation de viande, cuisiner des légumes de saison, tendre vers le zéro déchet, c’est déjà très bien. Cependant, comment vous sentez vous après avoir dévalisé Zara ou Sephora ? Je ne pose aucun jugement, je cherche juste à pointer le sentiment d’inconfort qui peut nous envahir lorsque l’on fait un achat qui ne fait pas sens avec ce à quoi on aspire.

Alors non ce n’est pas facile, oui cela à un coût mais cela aussi à un prix : celui de se sentir en adéquation. Consommer de façon responsable permet d’aligner ses actes avec ses valeurs et ainsi de ne pas se sentir coupable (le fameux concept de dissonance cognitive dont je vous parle juste après). 

U pour Utile

« Cet objet va t il être utile ?« 

Je ne vais pas développer ce point car nous avons tous notre propre notion de l’utilité en fonction de notre mode de vie et de nos valeurs.

Par contre, j’ai envie de vous parler un peu du marketing « green » qui est très d’actualité depuis l’année dernière. Les marques l’ont bien compris. L’écologie a le vent en poupe. Pour répondre à la demande, on voit de plus en plus de produits eco responsables. Marie Duboin donne dans son livre un exemple très parlant : le « bee wrap ». C’est ce tissu empreint de cire d’abeille qui remplace le film alimentaire. J’en ai quelques uns chez moi. Je les ai payé assez chers pour ce que c’est (alors qu’il y a des autos ultra faciles sur Internet) pensant que j’en avais besoin. Sauf que avant, j’utilisais déjà très peu de film alimentaire. Je couvrais mes saladiers avec un torchon, mes bols avec une assiette et je mettais mes légumes ou mes fruits coupés dans un Tupperware.

Véritable engagement ou green washing ? Peu importe, car finalement c’est l’offre qui s’adapte à la demande et non le système qui change. On transpose juste d’autres objets sur les mêmes comportements. Par exemple, j’ai lu un nombre incalculables de messages et de commentaires de nanas me disant avoir jeter leurs « tupperwares » en plastique pour les remplacer par des contenants en verre. Certes, on sait maintenant que le plastique peut être dangereux pour la santé et se recycle mal. Mais avait on vraiment besoin de tout remplacer? Peut être qu’un ou deux contenants en verre auraient suffit pour servir de lunchboxs par exemple.

Avant de consommer MIEUX, il faut consommer MOINS. 

Le but de la méthode BISOU

Appliquer la méthode BISOU avant chaque achat permet de faire des économies, de consommer de façon plus responsable mais surtout de se sentir aligné avec ses valeurs. Car lorsque nos actes divergent de nos positions, on entre dans un état que l’on appelle « dissonance cognitive« .

La dissonance cognitive c’est :

  • Manger du nutella alors que l’on connaît tous très bien le problème de la culture intensive de l’huile de palme.
  • Continuer de dévaliser Zara, H&M, Primark etc… chaque semaine alors que l’on sait dans quelles conditions ces vêtements sont fabriqués.
  • Vouloir être en bonne santé mais manger des fraises pleines de pesticides toute l’année et des shakers de protéines en poudre.
  • Poster un hashtag #prayforamazonas mais manger de la viande tous les jours.
  • Ne pas voter et se plaindre du système actuel. 
  • etc…

Peu importe les raisons, les choix ou non choix, les « oui mais »… La dissonance cognitive est cet état d’inconfort et de culpabilité dans lequel nous sommes lorsque nos actes ne sont pas alignés avec nos valeurs

Ce n’est vraiment pas confortable de se sentir ainsi. Du coup le mental se défend en :

  • minimisant « avec tout ce que je fais à l’année je peux bien prendre l’avion une fois » ou « ça va tout le monde le fait »
  • reportant la faute sur les autres « faudrait-il encore que les politiques et les industriels s’y mettent pour que cela change vraiment quelquechose »
  • revendiquant « j’ai bien le droit de me faire plaisir » ou « j’en avais envie » ou « j’en ai besoin » (ça c’est moi quand j’ai acheté le dernier iPhone, je vous en parle dans « Je suis écolo mais »).

Malgré tout, on se sent toujours coupable sauf si on adopte la seule attitude cool : continuer de s’améliorer pour aligner ses valeurs avec ses actes et enfin de sentir bien dans ses pompes (de seconde main).

Un petit exercice pour mettre en pratique la méthode BISOU dès aujourd’hui

C’est une de mes abonnées qui m’a soufflé l’idée. Elle m’a écrit « dès que le confinement est levé, j’investi dans un extracteur de jus et un tapis de yoga ». Cela m’a fait sourire car dans un coin de me tête car j’ai pensé au « I » de Immédiateté. Je me suis dit qu’à la fin de toute cette histoire, si elle y pense toujours c’est que ce sera vraiment Utile pour elle et qu’elle n’en a pas de déjà Semblable. Ainsi, elle pourra se faire plaisir et aura eu le temps de bien se renseigner pour faire le meilleur achat possible (« O » de Origine). Par contre si c’est oublié c’est qu’il n’y avait pas Besoin à combler.

J’ai appliqué ma propre technique en faisant une liste d’envie (principalement des livres en fait). Je vais laisser le temps et les bonnes questions faire leur chemin pour voir le mois prochain (car soyons réalistes, on en a pour au moins jusqu’en Mai de cette affaire) si ces achats seront vraiment nécessaires.

Gros BISOU.

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2 Comments

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    50 idées de cadeaux de Noël green et éthiques - L'ananas blonde
    7 décembre 2021 at 10 10 33 123312

    […] de consommation responsable rend heureux, la méthode BISOU de Marie Duboin et Erveline […]

  • Reply
    Mes yaourts de soja à la yaourtière - L'ananas blonde
    9 avril 2020 at 6 06 02 04024

    […] de moi c’est la yaourtière qui revenait le plus souvent. Après avoir donc appliqué la méthode BISOU, je me suis décidée à sauter le […]

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